Le calme découvert

On s'était dit que pour notre dernier arrêt, l'on prendrait cela bien relax. L'endroit que j'avais identifié en premier était un camping situé dans le secteur de Lautertal au sud-ouest de Frankfurt. Le village rustique de Wolfstein était tout près. Mais la saison des mobil-home était terminée pour eux et la tente n'était pas une option avec des températures près du point de congélation pour la nuit. On pointe alors un autre camping à 40km à l'est qui semble aussi intéressant.

Nous sommes reçu chaleureusement par le propriétaire qui nous fait embarquer dans sa voiturette de golf et nous fait voir le site avec les cabines, chambres et autres options. On y va avec la cabine en bois avec vue sur le petit lac en face. Le silence et le calme est total. C'est samedi et comme les épiceries sont fermés le dimanche, on se rend au Aldi de Kaiserslautern à 25km, c'est loin mais nous sommes vraiment en campagne!.

Ces chevaux ne se sont pas fait prier pour venir manger des carottes
que Lili avait dans son sac.

C'est vraiment spécial de réaliser qu'il existe même en Allemagne avec ses 85 millions d'habitants des endroits dépourvu de bruit. En ce dimanche, les sentiers pédestres qui entourent cet endroit bucolique deviennent un endroit prisé par les nombreux marcheurs. Et c'est ce que nous ferons, juste une bonne marche de santé à travers champs, boisé et chevaux!

La petite route paisible qui mène au camping. 

Nous avons juste 90km à parcourir pour atteindre notre point de départ, Heidelberg. Le temps est de plus en plus frisquet et on réalise qu'il est maintenant temps de mettre un point final à cette magnifique escapade de 4200km à travers 6 pays. Au total, 34 dodos, 19 sous la tente et 15 en mobil-home, hostel et B/B.

Ça y est. Revenus au point de départ chez Stefan Knopf à Heidelberg.

Après la tâche de rangement de notre matériel et le remisage de la moto, un sentiment mixte de fierté et de nostalgie nous habite. Fier d'avoir pu compléter ce périple sans anicroche et aussi triste que c'est déjà terminé.

Les prochains "stickers" devront être apposé sur les côtés!

Déjà, le projet de revenir l'année prochaine est bien réel et c'est dans cette optique positive que nous nous envolons pour Québec.

Objectif 2019 : la Corse et Sardaigne.

Mes deux compagnes de voyage.. Mais la plus chère est celle qui sourit derrière.

Le luxe de Luxembourg

Luxembourg, petit pays coincé entre la Hollande et la Belgique et dont nous n'avions pas encore eu l'occasion de voir.

Après s'être installé au camping, situé à 20 minutes de bus du centre ville, on part à pied pour le "Food market". Étape quotidienne et la plupart du temps, on y va soit à pied ou on arrête avant de se rendre au camping. Ça demande un peu de temps mais combien satisfaisant de pouvoir manger notre bouffe. Et là dessus, je rend encore hommage à Lili qui fait des merveilles.
Nous sommes la seule tente au milieu d'une cour entourée d'une haie qui nous cache partiellement de tous les camping-car. Et bonus, une table! Le bonheur...

Ironiquement, la dame à l'accueil hésitait à nous accepter car elle avait peur qu'on ait froid!! Quand on lui a dit qu'on venait du Canada, elle a acquiescé.. (on prévoyait 7 degrés pour la nuit.. allons!!)

Qui imite qui?

On descend en plein centre-ville le lendemain et immédiatement, on note les chantiers partout. Et aussi, beaucoup de voitures. Et de grosses voitures, qui pourrait s'expliquer par le très bas prix de l'essence (1.25 euros, 25% moins cher qu'en France) et par la richesse de la population. Mais c'est aussi une ville avec beaucoup d'histoires malgré plusieurs bâtiments plus récents.

Le palais du Duché qui côtoie l'assemblée législative un peu plus loin.

À partir de 1443, elle devint l'une des places les plus fortifiée d'Europe et pratiquement imprenable. On l'appelait la Gibraltar du Nord. Le chic palais du Duché avec ses gardes solennels, les grandes places ou l'on retrouve les cafés et restaurants plein de travailleurs sur leur pause déjeuner mais surtout la rue de la Corniche qui présente une superbe vue des remparts, du rocher du Bock et des fortifications restantes sont les points forts de notre visite.

Une ville avec remparts a indéniablement des attraits incontestables.

L'affichage est beaucoup en allemand et anglais, mais on parle français un peu partout.

Plus qu'un autre arrêt à faire avant la fin du voyage. Une petite pause ne fera pas tort et ce sera la campagne allemande.

Le rocher du Bock parmi les fortifications restantes.

Nous aussi, on fait des Selfies!!

Laon France, la cité médiévale

C'est notre dernière semaine et le retour vers Heidelberg est entamé. Je n'avais pas vraiment prévu l'itinéraire de cette dernière semaine afin de laisser place à un peu d'improvisation. La seule certitude est qu'on voulait passer au nord de Paris. En scrutant les cartes, je vois Laon qui est à moins de 250km. Cité médiévale surélevée avec remparts tout autour et une cathédrale millénaire d'inspiration gothique. Ça semble intéressant.  Un camping à distance de marche est repéré et nous louons à nouveau un mobil-home car on prévoit des nuits près du point de congélation.

Une marche en ascension de 3 kilomètres nous conduit à cette cathédrale après avoir franchi le rempart et arpenté ces rues en briques presque sans trafic.

La majestueuse cathédrale millénaire
de style gothique de Laon.

Après avoir fait un tour à l'info touristique située à côté de la cathédrale, nous nous assoyons sur un banc pour le lunch avec encore un soleil radieux. La quasi absence de touristes est notable et la quiétude des lieux est reposante. Nous sommes devant une cathédrale plus que millénaire et elle semble juste pour nous.

Cette photo de l'intérieur de la cathédrale
ne rend pas complètement
justice à l'immensité des lieux.

C'est un des avantages de voyager hors saison. Nous marchons le long des remparts et la vue est imprenable. On fait la rencontre d'un couple de Norvégiens que l'on avait aperçu au camping. Ils sont en Camping Car et de leur lieu de résidence en Norvège, c'est 2500km de route. C'est aussi la première fois que l'on voit une plaque avec un "N".

Qui dit cité médiévale, dit vue imprenable à l'horizon.

Partielle vue des remparts de la cité.

Durant ce voyage, on a aussi pu voir des "IRL" Irlande, "F" Finlande, "PL" Pologne mais jamais autant que "NL" Hollande. Ils sont définitivement les plus grands voyageurs en Europe avec les Allemands "D". Les 'F" Français sont aussi très nombreux mais sont moins présents en dehors de la France. Quand au "GB" Angleterre,  ils se promènent aussi partout en grand nombre avec leur volant de l'autre bord. Les "I" Italie et "E" Espagne sont peu vu au nord et ça s'explique probablement en raison de leur climat plus tempéré et de leurs nombreux lieux de villégiature. L'Espagne en particulier est comme la Floride des Européens du nord.

Juste marcher dans les étroites rues de Laon et le retour par le sentier jusqu'au camping a été bienfaisant.

Parlant de plaques, nous n'avons pas encore vu de plaques du Québec autre que la nôtre!
Prochain arrêt : Luxembourg.

Plan B en action

C'est très nuageux en ce dimanche matin et on prévoit de la pluie. On enfile nos habits de pluie, charge la moto et allume le GPS. Soudainement, l'écran devient blanc et plus rien ne s'affiche. C'est le plan B en action.

Le cell devient notre aide à la navigation en chargeant la route sur WiFi et en plaçant l'appareil dans le protecteur à carte transparent du "Tank Bag". Pas ideal, car je dois me pencher la tête pour voir l'écran mais ça fonctionne!. 

La pluie est presque continue jusqu'à notre prochain arrêt à Bouafles, situé entre Paris et Rouen. Nous louons un superbe petit mobil-home pour les deux nuits suivantes.

Les jardins de Claude Monet, de la peinture à la réalité.

Dans mes recherches, j'avais repéré les jardins de Claude Monet situé à Giverny à 20km de Bouafles. C'est un village tout en fleurs sous un ciel bleu mur à mur qui nous accueille. Le peintre impressionniste y a vécu 43 ans (1883 à 1926) dans sa maison et ces jardins ont été ses sources d'inspiration les plus marquantes. 

La petite église du village avec son cimetière adjacent est superbe et on peut y voir la tombe de Claude Monet et aussi ceux de 6 aviateurs Anglais dont leur bombardier avait été descendu par les Allemands en 1944 et qui s'était écrasé tout près. Très belle découverte qui permet de saisir la beauté des paysages de la campagne Française. 

Petit détour dans un musée qui présente une collection des premiers
moteurs à piston et vapeur dont cet ancêtre de l'imprimante 3D.

L'équipage Anglais qui repose dans
le cimetière du village de
Giverny

Les planchers de cette petite église du 13 ième siècle trahissent bien son âge.

Au retour au mobil-home, une petite toilette de la moto s'impose et accompagné d'une bonne bière, tout est plus facile. Un bon repas préparé par Lili arrosé par un vin rouge couronne cette autre belle journée. Nous sommes chanceux de pouvoir vivre ces beaux moments...

Petit mobil-home comfortable à Bouafles.

L'incontournable Mont Saint Michel

Les trappes à touristes, c'est pas ce qu'on recherche mais quand on a réalisé qu'on était à moins de 150km du Mont Saint Michel en partant de Bayeux, on s'est dit pourquoi pas.
Ce mystique îlot rocheux où surplombe un Abbaye de plus de 1000 ans et qui est aussi une commune avec boutiques et restaurants attire chaque année près de 2,5 millions de visiteurs! Et on comprend pourquoi.

Le Mont Saint Michel est aussi une
commune. D'innombrables petites boutiques
et restos bornent les rues minuscules.

On prévoyait du temps très venteux et pluvieux, donc la tente était moins désirable. On nous offre au camping ce qu'ils appellent un "tithome", une cuisine sous un gazebo accolé à deux chambres dans une cabine. À 60 euros/soir, c'est pas le "deal", mais nous sommes à 2.5km de marche du Mont Saint Michel et c'est parfait pour nous.
Même en cette fin de septembre, le camping est plein.

Et des touristes, il y en a! C'est la moutonnade comme ils disent en ce samedi matin. Après une belle marche le long du fleuve Couesnon, on s'entasse dans les navettes qui font le lien par le pont passerelle jusqu'au Mont Saint Michel. En 2015, après des travaux titanesques qui ont duré 10 ans, ils ont détruit la digue qui reliait l'îlot à la rive et naturalisé le site qui était menacé d'érosion et de sédimentation. Donc, aucune voiture ne peut y accéder.

Se retrouver dans ces minuscules rues bornées de boutiques et restaurants parmi cette foule cosmopolite est une expérience en soi. Tout en haut, on atteint l'abbaye dont les premiers vestiges datent de l'an 708!

La visite de l'abbaye est payante mais c'est à voir sans hésitation.

Cette plaque affichée à l'entrée de la commune fait mention de la mission donnée à Jacques Cartier
par le roi de France en 1532 pour aller reconnaitre le Canada!

C'est aussi une forteresse qui n'est jamais tombée lors des nombreuses guerres et qui a aussi servie de prison à une certaine époque. Effectivement, impossible de se sauver.

On s'entasse à nouveau dans une navette au retour mais nous serons parmi les 2.5 millions de visiteurs annuels qui auront vu ce joyau du patrimoine mondial.
L'effet "Wow" y est sans contredit.

La digue n'y est plus et seul ce pont sur pilotis permet de relier
le continent au Mont Saint Michel.

C'est tellement féérique qu'on croirait que c'est irréel. Plus de 1000 ans d'histoire..

Normandie, les plages de la liberté.

Une inspection mécanique de la moto était requise et c'est ce que j'ai fait avant notre départ pour Bayeux. Cette moto continue à nous donner de fiers services mais il ne faut prendre rien pour acquis. Pneus, huile, suspension, lumières, freins, je fais le tour en moins de 30 minutes et seulement un peu d'air dans le pneu arrière est suffisant.

Le camping municipal de Bayeux est situé idéalement à proximité du centre-ville et est à moins de 20km des plages de Arromanches les Bains, parmi celles du D-day.
La ville de Bayeux a été la première communauté à être libérée par les alliés en juin 1944. En ce mercredi matin, nous atteignons le centre historique après une courte marche de 500 mètres le long de la rivière Aure. Belle coïncidence, c'est le marché hebdomadaire sur la rue St-Jean. Poissonnier, boucher, boulanger, vignoble, maraîchers, tous ces marchands qui nous offrent leurs produits frais sur une belle rue piétonnière.

La photo ne rend pas justice à la
majesté de la cathédrale de Bayeux.

Après une courte visite au bureau d'information, on décide de faire un circuit pédestre qui nous fait passer par les points d'intérêts et entre autres, la cathédrale de Bayeux. Construite au Xième siècle, c'est une merveille architecturale. A l'intérieur, un air de plénitude y règne. Aucune photo ne peut refléter la majesté de ces lieux. Même si la foi n'est plus ce qu'elle était, à toutes les fois qu'on pénètre dans ces lieux sacrés, on sent toute la dimension spirituelle de ces enceintes.

Bayeux, c'est aussi la fameuse tapisserie. Pour être franc, je n'avais aucune idée de cette visite impromptue. Nous en sommes sortis éberlués. Imaginez une tapisserie, en fait une broderie, de 70 mètres de long par 53 cm de hauteur qui raconte en images la victoire historique de Guillaume le conquérant contre les Anglais autour de l'an 1100. Une fresque incroyable faite de fil de laine sur toile de lin. On a même la couleur et du relief!!

Nous étions aussi à Bayeux pour la visite des lieux de débarquement lors de la WWII. 6 juin 1944, le jour où les espoirs de liberté sont nés. On débute notre journée à Arromanches les Bains par le cinéma 360 créé par des archives des pays alliés et allemand. Un montage de 19 minutes qui nous plonge dans la dure réalité des soldats qui débarquent sur les plages et aussi de la souffrance des civils Normands. Le réalisme des images et du support sonore est tellement saisissant que nous en sortons secoué et la larme à l'œil.

Le village de Arromanches les Bains et la plage principale du D-Day ou on
peut apercevoir les vestiges de la rade de protection du quai de débarquement.

Sur le haut de la colline, nous voyons clairement au large les vestiges du monumental quai de débarquement bâti en moins de 10 jours et qui a permis aux alliés de fournir toute la logistique nécessaire aux combats. On se rend à pied au Musée du Débarquement, un guide nous explique avec visuel et maquettes à l'appui, toutes les étapes du fameux débarquement et des exploits extraordinaires que les ingénieurs ont dû inventer pour construire ce quai flottant qui entre autres devait s'ajuster aux marées.

Affiche du Général de Gaulle demandant
aux Français de sauver leur patrie après
l'invasion des Allemands.

On termine l'après midi en se rendant à un des deux cimetières des soldats canadiens situé près de Reviers où près de 2000 d'entre eux ont été inhumés. L'âge inscrit sur les pierres blanches est frappant, en majorité tous dans la vingtaine et beaucoup aussi de seulement 18 ans. On ne peut que se recueillir et leur rendre hommage. Très touchant comme visite.

Il y en a autour de 2000 de ces pierres blanches chacune
représentant un Canadien mort dans les combats
du débarquement en 1944.

Journée pleine d'émotion où on en sort ému et on se dit que le plus de gens possible et surtout la jeune génération puisse visiter ces lieux afin de prendre conscience de l'importance historique de ces événements et que cela ne se reproduise plus jamais.









Bon on plie bagages et en route pour le Mont Saint Michel.

J'irai revoir ma Normandie!

Je n'ai pas beaucoup parlé des routes que nous empruntons tout simplement parce que voilà, rien de particulier à signaler. La Hollande est comme une crêpe et les routes sont très achalandées. C'est apparemment la zone avec la Belgique en Europe la plus dense en trafic et aussi en population. Mais les autoroutes sont bien dessinées et quand nous avons traversé Antwerp, Belgique sur le périphérique, un bouchon s'est présenté. C'est alors que je me suis prudemment faufilé entre les lignes de trafic pour tranquillement sortir du bouchon en un rien de temps. Personne ne s'est offusqué et les autos vous donnent même de l'espace.

Prochain stop, Zele en Belgique. C'est la partie Flandre et le Hollandais est majoritaire. Au camping Groenpark, quand notre hôte Hermans a su que l'on était canadien, tout de suite il nous a mentionné qu'il avait fait un voyage au Canada l'année dernière et qu'il avait adoré. Et c'est alors que la conversation s'est entamée et après 30 minutes à l'office, on se rendait à notre site... Mais on a pu en apprendre sur la Belgique et qu'on était dans la Flandre (Hollandais) 70% de la population et la Wallonie (Française) 30%. Sa langue maternelle est le Hollandais mais il a appris le français à l'école et le parle très bien. Chic monsieur que nous n'oublierons pas.

Après cet arrêt en Belgique, c'est le prochain saut en France et Equihen Plage dans le Pas de Calais. Un camping municipal situé en haut d'une falaise près de la mer. On est pas la seule moto car un groupe de Harley Davidson est aussi sur place. Elles sont aussi bruyante que chez nous et on réalise tout le magnétisme que cette marque a pour beaucoup de motocyclistes même en Europe.

Immense terrain bordé d'une haie situé à un jet de pierre
du village de Velles les Roses.

Il fait toujours très beau et on se dit qu'on est chanceux. On avait prévu se rendre dans la région de Dieppe mais en lisant notre guide Le Petit Futé, on tombe sur un article qui parle d'un petit village du nom de Velles les Roses. Il vient d'être nommé dans la liste des plus beaux villages de France et en plus, il est situé en bord de mer. En bonus, le camping se trouve à proximité.

Si on peut nommer un coup de coeur jusqu'ici dans le voyage, c'est bien cet endroit. Idyllique village orné de rosiers, de superbes demeures multi centenaires, des ateliers d'artistes, petits restos, et borné par une plage magnifique vers laquelle se jette le plus petit fleuve de France (1100 mètres). Et oui, la vraie définition d'un fleuve est un  cours d'eau douce qui se jette dans de l'eau salée.. et celui-ci répond à ces critères même si ça ressemble plus à un ruisseau!

En ce lundi matin de septembre, c'est comme si le village était juste
pour nous autre.

Nous avons pris le déjeuner sur le parvis de l'église sur lequel une terrasse d'un resto est aménagée. Tout simplement magique!

Petit déjeuner sur le parvis de l'église
qui date du 13ième siècle.

On cultive le cresson dans l'eau du fleuve depuis des siècles.

Comme nous sommes en Normandie, il ne faut pas manquer les sites du débarquement et ce sera notre prochaine étape. 

Amsterdam, la belle ville aux canaux

En arrivant au camping de Bad Bederkesa vers 17:00, l'office est fermé. Des campeurs nous informent qu'il faut appeler un tel numéro mais on décide de faire le tour de la barrière (autre avantage moto) et de s'installer dans les sites pour tentes. Une affiche mentionne que le bureau sera ouvert le matin à 8h. et c'est ce qu'on fera, on règlera cela demain.
C'est dimanche, pas d'épicerie ouverte mais avec les réserves, Lili nous concocte un souper complet et nous avons même ce qu'il faut pour le déjeuner avec le "porridge" au lait en poudre. Je suis comblé et en même temps, on réalise à nouveau que l'on peut se satisfaire avec peu de choses.

Une mosaique de petites céramiques compose ce banc très invitant.

Notre autre stop avant Amsterdam est à Rolde, Hollande. Camping situé aux abords de la commune, superbe avec ses rues en pierres et ses maisons tout de briques. Le lendemain, on repasse dans le centre du village pour tomber sur un grand marché ouvert bondé de marchands de toutes sortes, nourriture, vêtements, et même des cavaliers à cheval en démonstration.

Site entouré d'une haie avec petite table ronde et deux chaises.
Le bonheur!

Extrêmement animé pour un mardi matin et on présume que ce doit être congé pour beaucoup d'entre eux. On en profite pour faire quelques petits achats..(pour petits espaces !!)
Nous arrivons à Amsterdam en fin de journée après avoir franchi une zone complètement absente sur le GPS. Des travaux récents semblent avoir modifié le tracé des échangeurs mais la navigation par déduction a tout de même marché.

Le camping Gaasper ne peut pas être mieux situé. Aux portes de la ville, on est à 10 minutes du métro. On envisageait de louer des vélos mais comme le métro et tramway peuvent nous amener partout en ville pour 7.5 euros par jour, ce sera l'option choisie.

Où est ce que tu vas avec tes
gros sabots?

Amsterdam, à quoi on pense tout de suite? Les canaux bien sur, qui la sillonnent en  croissant et dont on la surnomme la Venise du Nord. Mais aussi le Red Light, le quartier disons très animé qui même le matin nous révèle ses secrets bien cachés. Et oui, même à ce moment de la journée, on vous offre de manière très élégante des services grivois... Mais ce qui étonne, c'est le côté sécuritaire et bon enfant du quartier avec ses boutiques, bistrots, restos et d'une propreté irréprochable.
La meilleure façon de découvrir la ville est de faire une balade en bateau et c'est ce que nous avons fait en partant de la gare centrale. Avec l'audio guide (19 langues !!), nous apprenons plein de détails subtils comme le fait que les maisons étroites en rangée sont légèrement penchées vers l'avant et munies d'un crochet près du toit afin de permettre de sortir ou entrer les gros meubles. Car voyez vous, les escaliers trop étroits ne le permettraient pas et qu'en plus, les gens d'Amsterdam ont plutôt la bougeotte et déménagent souvent.

Et oui. Les maisons sont penchées vers l'avant avec ce
crochet tout en haut pour monter ce canapé ou commode
qui ne passerait pas par l'escalier.

Un ville sillonnée par des canaux veut dire peu d'espace terrain mais les compromis existent et les transports en commun en sont un exemple. Y a des chars bien sur, mais les rares stationnements font que les gens utilisent le métro et tramway qui sont excellents. On embarque et débarque à volonté et il y a même des guichets de vente dans le tramway avec agent qui répondent aux besoins des usagers.
Nous nous sommes rendus au Vondel Park, vaste étendue de verdure, d'étangs, fontaine et restos et dans lequel des centaines de marcheurs et cyclistes y circulent pour se détendre ou juste prendre une collation. Nous avions apporté un lunch et ce sont des occasions uniques d'observer les gens dans cet environnement champêtre. Leçon de sociologie de la vie des résidents qui nous donne l'impression que les gens sont heureux et que pour un moment, ils ne sont pas tous plongés dans leur téléphone comme on le voit dans les transports publics.

L'eau fait partie intégrante de cette ville.

Je crois qu'on pourrait faire des parallèles avec chez nous et constater que c'est un phénomène mondial pour le meilleur et pour le pire.

Destination Amsterdam

Après nos aurevoirs avec Monique et Stella qui repartent pour leur vol de retour, on se remet en route avec comme destination dans 870km, Amsterdam Hollande. Nous prendrons 4 journées pour s'y rendre, avec deux ferry de prévu.
Le chargement de la moto prend de moins en moins de temps et les réflexes s'aiguisent.
En un rien de temps, on est sorti de Copenhague et roulons en direction du ferry de Bojden à Fynshav. Mais avant cela, il faut aussi emprunter un pont en suspension long de 16km (le Great Belt Fixed Link), ce qui en fait le troisième plus long de ce genre au monde. Ce pont terminé en 1998 avec celui de Copenhague à Malmo en Suède au début des années 2000 a permis de relier par train et route la Scandinavie au reste du continent Européen.

Arrêt au poste de péage, 125DKK donc environ $25, et on s'engage sur le pont. Le vent est perpendiculaire et nous pousse de côté. À mesure que l'on monte sur l'arche du pont, les pointes de vent me forcent à faire des corrections au guidon et je n'ai qu'une idée en tête, rester à distance des rampes qui longent le tablier du pont. Focus au maximum, je ralentis et après avoir atteint le point le plus haut, on redescend lentement et avec cela, le vent qui baisse. Nous sommes plus qu'heureux de voir une aire de repos à la sortie du pont, et de pouvoir casser la croûte.

Au lieu de continuer sur l'autoroute, on emprunte une route secondaire plus scénique. Aucun doute, on tricote à travers champs, boisé et village coquet mais je vois que ça pourrait être serré pour le ferry de 3h. sur lequel nous avons une réservation. Nous y sommes 10 minutes avant le départ...
45 minutes plus tard, on descend du ferry et seulement 10km pour notre camping à Augustenborg Danemark.
On fait un arrêt à l'épicerie comme d'habitude avant de se rendre au camping, et à notre retour à la moto, on s'aperçoit qu'il a plu.
En arrivant au camping, il pleut encore mais on découvre avec joie que l'on a accès à une petite cuisine avec réchaud et même un four. La pluie ne dure pas et on monte la tente avant le souper. Encore un excellent repas préparé par Lili.

Les meilleures grill cheese que l'on a mangé!

Au matin, réveil avec un magnifique soleil, et la tâche de plus en plus routinière de ramasser nos choses et de charger la moto. J'allume le GPS et j'attends, j'attends.. et rien à l'écran. Oops, nous avons un sérieux problème. Lili me rappelle qu'il a plu hier et que le GPS a probablement été mouillé.
Plan B en vue, téléchargement des cartes de nos routes sur le cell au jour le jour, fastidieux mais faisable.



Je reviens à la moto après le téléchargement, le GPS qui refuse toujours de revenir à la vie. On se prépare à partir et en mettant mon casque, Lili me dit que l'écran du GPS affiche la carte!
Un grand soupir de soulagement en voyant que mon guide est revenu au poste. La seule cause que j'y vois est la pluie la veille qui a affecté son fonctionnement et le soleil du matin qui a permis de le sécher.
Comme j'ai déjà écrit dans le passé, le GPS est un outil indispensable pour naviguer dans le labyrinthe des routes en Europe et nous permet de sortir des sentiers battus.
Leçon apprise, ce sera un GPS étanche à l'eau au prochain voyage!
Deuxième arrêt prévu en Allemagne, à Bad Bederkesa. Afin de contourner la ville de Hamburg, on prendra le traversier qui fait la liaison Gluckstadt à Hamelworden sur le fleuve Elb. La rentrée en Allemagne se fait sans contrôle frontalier et après une courte distance sur Autobahn, on rejoint la B77, route à deux voies beaucoup plus relaxe qui nous fait passer par la campagne et les villages.

Petit traversier sympathique sur la rivière Elb.

En s'approchant de la traverse, il y a déjà une file de près d'un kilomètre de voitures qui attendent leur tour. La traverse n'est que de 15 minutes mais on devra sûrement attendre au moins le troisième bateau. Il fait beau, c'est dimanche et on profite du moment présent. Après le premier bateau, on avance dans la file et on sera probablement bon pour le troisième. Un Allemand s'avance vers moi et viens m'informer que les motos peuvent se ranger en avant de la file sans problèmes. Oh, je ne savais pas! Alors, je roule lentement à la gauche des voitures sans aucune protestation et viens me positionner complètement dans le peloton de tête avec une autre moto!
Un autre avantage de rouler à moto en Europe!

Bateau en direction de Hamburg. plus importante ville portuaire en Allemagne.

Le design et la beauté est aussi roi

C'est notre journée de transport public. Et avec Monique qui l'emprunte depuis plus d'une semaine, pas besoin d'auto apprentissage, nous avons la guide parfaite. On saute dans le métro et nous voilà en ville en un rien de temps.
Premier arrêt dans le quartier Christiana, un squat où environ 1000 habitants y vivent un peu à contre sens et qui rappelle les années 60-70 avec les hippies de l'époque. Les odeurs de cannabis, pot ou autre nous le rappelle, les vendeurs exhibant leur marchandise tout à fait sans retenue. Mais n'osez pas prendre des photos, on vous le fera savoir sur le champ.

Tant qu'à faire des grafitis, on les fait beaux au moins. Une
des nombreuses façades du quartier hippie de Christiana.

À la demande générale et surtout de notre petite Stella, c'est le tour en bateau sur les canaux de la ville. Le temps est radieux et comme point de vue de la ville en général, c'est ce qu'il y a de mieux.

Le port de Nyhavn est tout à fait splendide avec ses façades de maison colorée, ses bateaux alignés le long du canal et les cafés et restaurants devant presque chaque maison.

Pas mal plus beau que nos quartiers de maisons monochromes de Monopoly.
Port de Nyhavn.

Y en a des livres là dedans! Bibliothèque Black Diamond

On ira aussi faire un tour au Black Diamond, cette bibliothèque royale Danoise dont l'architecture représente un gros polygone noir. Parlant d'architecture, cette ville projette un design toujours pensé en fonction de la beauté pour l'oeil.

Les couleurs, les formes, et les matériaux des édifices  forment un tout qui est plaisant à regarder et démontre comment les Danois accordent de l'importance au design et à la beauté des lieux.



Et cela rend les gens heureux, je le crois sincèrement.

La place Street Food situé sur les quais est notre destination le lendemain. Endroit hétéroclite à tout le moins, mais à nouveau plein de charme. Ce sont des "containers" convertis en roulotte restaurant où l'on retrouve non seulement les spécialités locales mais aussi des mets de tous les continents. Les saveurs, les odeurs, les couleurs se mélangent pour former un lieu tout à fait unique. Nous avons dégusté chacun des plats différents dont j'oublie les noms mais tous aussi savoureux. Notre ballade s'est terminée sur la Stroget, une rue bordée de grandes boutiques et restaurants et qui est la première rue piétonne en Europe datant de 1962.

Un des nombreux containers recyclés au Street Food.

Mes trois amours à Copenhague dans le Street Food.

Le Danemark est sans conteste et particulièrement Copenhague un coup de coeur. Et en plus, nous avons eu la chance de la visiter avec notre fille et petite fille. Inoubliable!

La ville où le vélo est roi

C'est une arrivée à Copenhague dans la joie de retrouver fille et petite fille qui revenaient justement de l'arrêt d'autobus en direction de l'hostel où nous jettons l'ancre pour les 4 prochains jours.
Et oui, Hostel. Le Danhostel Amager. Situé en banlieue de Copenhague, à 10 minutes à pied du métro, près d'une grande zone verte, c'est l'emplacement idéal pour découvrir la ville en ne brûlant pas son budget dans le logement. Car oui, le coût de la vie est cher au Danemark. Chambre privée avec deux lits simples, table et deux chaises et armoires de rangement, vous avez tout le confort requis. Une grande cuisine avec toute la vaisselle et accès à des frigos vous permet de préparer votre bouffe sans problèmes.

Prêt à s'engager sur le réseau cyclable de Add captionCopenhague

La première journée, nous décidons de louer des vélos et de se lancer sur les sentiers cyclables de la ville. Un vélo avec siège pour enfants pour Monique et un vélo chacun pour Lili et moi.
Ce sont de bons gros vélos de ville avec panier à l'avant, tout à fait typique de ce que la majorité des cyclistes utilisent.

Quand on dit que le vélo est roi, ce n'est pas superflu. Il est prioritaire, cohabite en harmonie avec les voitures et les piétons, et est emprunté par près de 40% des citoyens de la ville tous les jours! 

Les stationnements de vélo sont des attractions en soi par leur nombre incalculable. Au début, on croyait qu'aucun vélo n'était barré, n'apercevant aucune  chaîne, mais on a découvert que ces barrures se retrouvent au dessus de la roue arrière en permanence sur le vélo. Juste besoin de garder la clef sur soi après l'avoir barré. Génial.

C'est une petite star mais elle est la
plus courue à Copenhague

Nous avons arrêtés pour le lunch à la petite Sirène, symbole incontournable de Copenhague. Cette statue d'une danseuse sur le bord de l'eau n'attire pas l'attention par sa dimension mais plutôt par sa symbolique de l'amour du richissime mécène Carl Jacobsen, le brasseur de Carlsberg, à sa maîtresse.

Mais le clou de la journée est définitivement de se retrouver sur le Pont Circulaire sur lequel des milliers de cyclistes l'enjambent chaque jour. On s'est retrouvé là à l'heure de pointe vers 4h. et c'est tout un spectacle à voir. 

Rien d'autres que des vélos empruntent ce pont. 

Des parents qui transportent leurs enfants avec des bicyclettes munies de charriots avant, des livreurs, des travailleurs en tenue de bureau, des ados, en fait des citoyens de toutes les classes qui au lieu de faire tout en char le font en vélo. Ne vous essayez pas de traverser ces voies cyclable à pied sans regarder, et observez avec rigueur les voies pédestres qui longent en parallèle. Vous risquez la collision ou encore un coup de sonnette bien senti..

J'en ai comme perdu un bout!

Journée fertile en émotions et notre petite Stella qui s'endort profondément sur son siège au retour à l'Hostel.

Photos et vidéos à venir plus tard

Il ne m'est pas possible pour le moment de publier des photos sur le blogue. J'ai juste mon cell et pour une raison que j'ignore, mon app ne me permets pas de charger les photos. Nous prenons aussi des vidéos car nouveauté cette année, nous avons une GoPro sur mon casque que Lili opère au besoin.
Par contre, je devrais être assez fidèle quand au contenu du texte, en tout cas c'est mon humble intention. Si il y a une chose que je note, c'est que les photos nous apportent beaucoup de contexte mais que les écrits nous permettent de se souvenir des endroits visités, des gens que l'on rencontre et aussi de beaucoup de petites anecdotes que l'on oublie facilement.

tot binnenkort (a bientôt en Dutch)

La route des Éoliennes

L'itinéraire prévu est d'emprunter les Autobahn en Allemagne jusqu'au traversier de Puttgarden qui nous débarquera au Danemark.

Comme la distance entre Heidelberg et Copenhague est de 1000km, on a divisé le trajet en 4 journées de 250km en moyenne. En Europe, il est préférable de planifier des trajets plus court qu'en Amérique en raison du volume de trafic et aussi en moto,  il est essentiel de se délier les jambes régulièrement, et avec l'âge, ce besoin est malheureusement grandissant.

C'est la première fois que nous débutons notre voyage vers le nord et ce qui est remarquable, c'est le terrain plat contrairement au sud mais surtout la quantité incalculable d'éoliennes que l'on aperçoit à tout moment. Elles sont gigantesques, souvent en grappes de deux et plus qui tournent gracieusement au gré du vent. Mais c'est pas tout, il y a aussi ces immenses champs de panneaux solaires qui contribuent également à fournir cette énergie verte.

Entendez vous la mer? Nous oui! C'est une infine partie des éoliennes
qui bordent le camping de Klausdorf.

Notre deuxième arrêt pour la nuit est à Garlstorf à environ 40km au sud de Hamburg suivi de Klausdorf situé tout près du ferry de Puttgarden. Ce camping situé au bord de la mer Baltique nous apporte ce bruit de fond tellement relaxant.

Notre bateau est réservé le lendemain pour 12:15 mais nous y sommes à 11:00 et ils nous font monter pour le suivant à 11:15. En moins de 5 minutes, on est en route non sans avoir attaché la moto avec les sangles fournies avec ancrages aimantées. Spécial mais très efficace.

Douce traversée sur la mer Baltique.

Après une traversée de 50 minutes, on débarque à Rodby au Danemark où l'on doit passer par un poste frontalier. Un sympathique agent nous avoue que le Danemark est le Canada de l'Europe!!

Plus que deux petites heures avant Copenhague et rejoindre notre fille et petite fille!

Le plus coquet aire de repos que nous ayons arrêté.